Bamako a accueilli, mercredi 3 septembre 2025, un convoi militaire en provenance de Chine destiné aux Forces armées maliennes (FAMa). Cette livraison, qui a transitée par la Guinée, s’inscrit dans un contexte marqué par une intensification des attaques jihadistes au Sahel, notamment l’usage d’engins explosifs improvisés (IED) qui causent régulièrement des pertes importantes parmi les forces de défense et les populations civiles.
Selon les autorités de transition à Bamako, ces équipements visent à accroître l’efficacité opérationnelle des FAMa et à répondre avec efficacité à la vision stratégique du président de la transition, le général Assimi Goïta. Le lot réceptionné comprend 36 véhicules blindés CS/VP14 MRAP et des véhicules de combat d’infanterie VN22 IFV, livrés depuis le port de Conakry, en Guinée, avant leur acheminement par voie terrestre. Cette opération s’inscrit dans un contrat plus vaste portant sur 160 MRAP.
Le CS/VP14 MRAP est spécifiquement conçu pour résister aux engins explosifs, avec une protection certifiée STANAG 4569 niveau 3b. Il peut encaisser l’équivalent de 8 kg de TNT sous la coque et 16 kg sous les roues, tout en offrant une protection contre des munitions perforantes de calibre 7,62 mm. Quant au VN22 IFV, produit par la société chinoise Norinco et dévoilé en 2021, il est armé d’un canon de 30 mm, d’un missile antichar HJ-12, d’une mitrailleuse lourde de 12,7 mm et d’un blindage capable de résister aux projectiles de 14,5 mm. Sa modularité permet une adaptation à plusieurs missions, allant du poste de commandement à l’évacuation sanitaire.
Cette montée en puissance de l’arsenal militaire malien intervient alors que les FAMa sont confrontées à des offensives répétées du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM). Début juillet, l’armée avait annoncé avoir repoussé des attaques coordonnées dans plusieurs localités, notamment à Niono, Kayes et Nioro du Sahel, affirmant avoir neutralisé plus de 80 assaillants. Le JNIM, de son côté, avait revendiqué l’opération en affirmant avoir infligé des pertes aux forces gouvernementales.
Pour Bamako, l’arrivée de ces blindés illustre une stratégie durable de modernisation des moyens de défense. Le recours à la Guinée comme couloir logistique prend également une dimension stratégique, le Mali étant un pays enclavé. L’objectif affiché reste le même : renforcer la sécurité nationale et rassurer des populations durement éprouvées par l’instabilité chronique au Sahel.