Sidi Ould Tah officiellement investi président de la BAD à Abidjan

Le Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan a servi de cadre, hier lundi 1er septembre, à l’investiture de Sidi Ould Tah, nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD).

Entouré de ses pairs, dont les présidents Alassane Ouattara et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, l’économiste mauritanien a lancé un appel fort à l’unité : « Le temps de la campagne est terminé, place au temps de l’action commune ».

 

Désormais, indique Cameroon Tribune, les chantiers sont immenses : financement des infrastructures, transition énergétique, souveraineté alimentaire, appui aux PME et résilience face aux crises mondiales. « L’Afrique doit bâtir sa propre capacité à mobiliser ses ressources et à les canaliser vers ses priorités », a-t-il souligné. Un message d’espoir et de détermination pour un continent qui attend beaucoup de son institution financière phare.

 

Son arrivée symbolise non seulement une victoire diplomatique pour son pays, mais aussi le début d’une nouvelle étape pour la première institution financière du continent.

 

Un parcours forgé entre diplomatie et finance

 

Économiste et diplomate chevronné, Sidi Ould Tah n’est pas un inconnu dans les cercles financiers. Ministre de l’Économie en Mauritanie, puis directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) de 2015 à 2025, il a su imposer son leadership en modernisant l’institution et en augmentant son capital de 5 à 20 milliards de dollars en un temps record. Cette réussite, alliée à son réseau diplomatique solide auprès des pays arabes, africains et asiatiques, a facilité son élection.

 

Des ambitions colossales pour la BAD

 

Désormais à la tête de la principale banque de développement du continent, Ould Tah affiche un programme ambitieux. Il souhaite mobiliser jusqu’à 400 milliards de dollars par an pour financer les infrastructures africaines. Son désir également de placer la jeunesse au cœur de ses priorités. L’emploi, l’innovation et le soutien massif aux PME figurent au premier plan de sa stratégie. Son objectif est de transformer la croissance démographique africaine en véritable dividende économique.

 

Pour lui, l’Afrique doit accélérer son industrialisation et développer la transformation locale de ses matières premières, afin de réduire la dépendance aux exportations brutes.

 

Des défis immédiats et pressants

 

Mais le chemin ne sera pas sans embûches. Le retrait annoncé de 555 millions de dollars d’aide américaine au Fonds africain de développement pèse déjà lourdement sur les ressources destinées aux pays les plus vulnérables. La reconstitution de ce fonds, considérée comme le chantier le plus urgent, devra être bouclée d’ici décembre. Diversification des financements, mobilisation des ressources domestiques et consolidation de la résilience fiscale seront des épreuves de taille pour le nouveau président.

 

Les 100 premiers jours, un test décisif

 

Conscient des attentes immenses qui reposent sur lui, Sidi Ould Tah consacre ses cent premiers jours à une vaste concertation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la BAD. L’objectif est clair : faire de l’institution le chef de file incontesté des acteurs financiers africains, capable de défendre les intérêts du continent dans un contexte mondial de plus en plus incertain.

 

En prenant la tête de la BAD, Sidi Ould Tah s’installe au cœur de la gouvernance économique africaine. Entre promesses et obstacles, son mandat s’annonce comme un moment charnière pour l’avenir financier et industriel de l’Afrique.