Ils dénoncent «l’exécution de plusieurs dizaines de personnes». Plus d'une douzaine d'experts indépendants de l'ONU se sont indignés mercredi dernier de possibles «crimes de guerre» et «crimes contre l'humanité» commis au Mali, après la découverte de corps aux abords d'un camp de l'armée malienne. Ces experts, mandatés par le Conseil des droits de l'homme, mais ne parlant pas au nom des Nations Unies, «ont exprimé leur indignation face à l'exécution sommaire présumée de plusieurs dizaines de personnes au Mali, ainsi que la disparition forcée d'autres personnes», indique un communiqué commun signé notamment par Eduardo Gonzalez, expert indépendant sur la situation des droits humains au Mali.
«Ils ont averti que ces exécutions illégales pouvaient constituer des crimes de guerre et que les disparitions forcées pouvaient constituer des crimes contre l'humanité si elles s'inscrivaient dans le cadre d'attaques généralisées ou systématiques contre des civils», poursuit le communiqué. Les 13 chercheurs exhortent les autorités maliennes «à mener des enquêtes rapides, efficaces, approfondies, indépendantes, impartiales et transparentes».
Des corps ont été découverts aux abords d'un camp militaire malien, quelques jours après l'arrestation par l'armée et des paramilitaires du groupe russe Wagner de dizaines de civils appartenant pour la plupart à la communauté peule, ont affirmé le 24 avril à l'AFP plusieurs témoins et une organisation locale.
Bien que le nombre exact de morts ne soit pas établi, au moins 65 personnes auraient disparu ou auraient été déclarées portées disparues après avoir été arrêtées à Sebabougou, ont indiqué les experts, qui indiquent avoir reçu une liste de sources crédibles énumérant les noms de 54 victimes masculines présumées. Le sort des victimes et le lieu où elles se trouvent restent inconnus. «Selon des informations non confirmées, les personnes arrêtées ont été torturées et interrogées» avant d'être exécutées hors du camp par les militaires et les personnels de Wagner, poursuivent les experts...
Le Figaro